Le
temps consacré aux loisirs, à la visite d’un musée ou à une attraction
représente, pour la plupart des gens, une part importante de leur temps
libre. Jamais les consommateurs n’ont eu un tel choix et un budget aussi
conséquent réservé aux loisirs ; et s’il est vrai que la concurrence
est rude dans ce domaine, il est impératif que l’expérience vécue
réponde aux attentes.
À ce titre, les musées et autres établissements de loisirs se trouvent aujourd’hui dans l’obligation
de s’adapter aux pressions de l’ère technologique et d’utiliser la
large panoplie de technologies d’affichage pour pouvoir avancer.
Dans la majorité des cas, l’ambition de ces institutions ne se résume
naturellement pas à faire de l’argent. Elles cherchent plutôt à inspirer,
à stimuler la curiosité et à divertir, tout en assurant un rôle de
conservateur et en donnant l’occasion de mieux étudier les artefacts ou
les pièces exposées.
LE DÉFI NUMÉRIQUE EN PÉRIODE D’AUSTÉRITÉ
Après une période d’investissement
massif dans plusieurs pays au niveau des infrastructures et de la
technologie, les mesures d’austérité frappent désormais fortement ces
institutions et les organismes exerçant sur le marché des loisirs. Les
projets centralisés et locaux sont plus particulièrement touchés,
notamment les musées et les galeries d’art.
Cette austérité frappe plus les pays
d’Europe, y compris la France, que d’autres régions du monde. Au
Moyen-Orient, les investissements sur le marché des loisirs restent
florissants et le nombre de projets impressionnant. En observant le
phénomène à une échelle plus large, les effets conjugués d’une
population « branchée » grandissante et d’investissements à la baisse
laissent entrevoir que les musées, galeries, expositions et autres lieux
de loisirs doivent aujourd’hui se montrer plus éclairés pour enrichir
l’expérience de leurs visiteurs.
On note en particulier que de nombreux musées se trouvent dans une phase de transition et que leur survie est conditionnée par un certain nombre de défis.
Désormais, les directeurs des musées modernes se doivent également
d’appréhender et de comprendre les besoins pour pouvoir à la fois
attirer les visiteurs de tout âge, et développer en outre des
partenariats étroits avec des entreprises.
Prenons le cas du Royaume-Uni où le rôle
des musées a été explicitement défini entre 2007 et 2010 par le Museum,
Libraries and Archives (MLA) Strategic Statement (déclaration
stratégique des musées, librairies et archives) :
« Les musées doivent se réinventer. Nos institutions culturelles ne sont pas les dépositaires passifs du passé, mais les catalyseurs d’une nouvelle ère économique et créative ».
GAMIFICATION ET INTÉGRATION DES RÉSEAUX SOCIAUX
Avec l’avancée des médias sociaux et des
techniques de plus en plus variées pour promouvoir les activés
muséales, les décisions se prennent dans de nombreux cas sur la base
d’un budget en baisse.
Depuis le début des années 90, la
technologie des écrans tactiles est venue compléter l’utilisation de
projecteurs, d’écrans plasma et d’écrans LCD. Aujourd’hui, les
musées et les organismes de loisirs commencent à inclure au sein de
leurs expositions davantage d’écrans sophistiqués, immersifs et
interactifs pour attirer et divertir les visiteurs. Cette tendance se traduit par l’utilisation,
sous toutes ses formes, d’écrans 3D et interactifs, de visiocasques,
par la « gamification » et par l’intégration des médias sociaux.
Indépendamment de la méthode utilisée –
écrans tactiles servant à renforcer l’interactivité et à collecter des
informations, publication de messages d’inscription visant à rassembler
des données sur les visiteurs, ou encore stimulations de l’interactivité
par l’intermédiaire de flux Twitter –, les écrans et les projecteurs occupent une place toujours plus grande dans les activités de loisirs.
L’IMPORTANCE DES ÉCRANS : MISE EN VALEUR ET INTERACTIVITÉ
À la différence de la signalétique et des affiches statiques, le contenu des écrans numériques peut être facilement et régulièrement mis à jour.
Cela permet aux institutions de redonner des forces à l’expérience
vécue sur la base d’exigences et de paramètres démographiques
changeants. Les visiteurs souhaitent s’engager de manières différentes
et l’intégration judicieuse d’écrans présente une solution pouvant
servir ici d’interface. Le niveau de flexibilité signifie également que
ces activités de loisirs dans leur ensemble peuvent être adaptées pour
répondre aux besoins des nouveaux publics, ou personnalisées pour des
événements personnels – dans le cadre, par exemple, d’expositions
uniques ou organisées à l’attention d’entreprises.
Pour être encore plus efficaces en
termes de performances et de fiabilité, ces installations pourraient
utiliser des écrans bureautiques professionnels et des écrans grand
format, lesquels s’avèrent parfaitement adaptés pour répondre aux
exigences non négligeables des lieux de loisirs quant à leurs heures
d’ouverture et à leur disponibilité. Des projecteurs et des
rétroprojecteurs savamment installés peuvent également fournir une autre
solution flexible pour conquérir l’imagination du visiteur.
En cette période d’austérité, les musées
tendent à prendre leurs décisions au niveau local. Lorsque vient le
moment de procéder à des petites installations et des remplacements, le
prix devient le facteur clé. Il est probable que l’économie réalisée
soit relative puisqu’elle pourrait ici se traduire par une image de
piètre qualité, mais aussi une durée de vie plus courte des produits et
donc, une maintenance continue coûteuse.
Dans certains cas, les écrans peuvent
être simplement informatifs, et fournir des informations complémentaires
sur une œuvre, par exemple dans une galerie d’art. Pourtant, on
constate de plus en plus fréquemment que les écrans deviennent partie
intégrante de la mise en espace, apportant un contexte, voire même un
certain degré d’interactivité. Les musées peuvent, par exemple,
utiliser des écrans pour montrer sous quelle forme un artefact pourrait
apparaître dans son cadre habituel, ou comment un fragment particulier
pourrait s’inscrire dans un contexte plus large.
Les écrans d’affichage, notamment lorsqu’ils sont tactiles, peuvent égayer une exposition qui serait un peu monotone.
Il est néanmoins important que la technologie ne nuise pas aux éléments
présentés sur l’écran, mais contribue à leur amélioration.
À une époque galopante et toujours plus orientée vers le numérique, les écrans numériques peuvent inviter le visiteur à participer et renforcer l’interactivité.
Leur usage s’inscrit dans un cadre très large qui peut prendre la forme
d’une signalétique et d’informations simples – en fournissant un
arrière-plan et un contexte historique, en permettant de comprendre les
choses de manière plus détaillée – ou être un média interactif incitant
les visiteurs à s’engager. Ces écrans peuvent également s’adapter à de
nombreuses utilisations, comme dans l’organisation de réceptions
professionnelles, offrant ainsi de nouvelles ressources aux organismes
qui cherchent des opportunités de recettes parallèles.
UNE MODERNITÉ QUI N’EXCLUT PAS DURABILITÉ ET ÉLÉGANCE
Pour conclure, certes la révolution
numérique peut sembler à marche forcée pour les musées, mais elle n’a
pas à se faire au détriment du rôle de conservateur de ces derniers.
Ainsi, la qualité de l’image, sa résolution et son rapport de contraste
sont autant de détails techniques décisifs pour qu’une mise en espace
soit réussie. Lorsque ces critères sont correctement associés, ils
procurent à l’espace une certaine élégance et discrétion, divertissent
et engagent le visiteur, et témoignent d’une intemporalité et d’une
durabilité, par leur fonction comme par leur forme.
Auteur: Michel Jacob
Michel Jacob est Vice Président de NEC Display Solutions France et Afrique du Nord
Article publié dans Les Echos, le 22/10/2013